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Brünnhilde.
(elle lève enfin lentement la tête, cherche le regard de Wotan, encore détourné d’elle, et, pendant ce qui suit, elle se soulève peu à peu jusqu’à se trouver entièrement debout.)
- Si grande honte
- ai-je commis,
- que sur mon crime la honte tombe ainsi ?
- Fus-je si basse,
- dans mon forfait,
- que jusque-là tu m’abaisses ainsi ?
- Ai-je trahi
- [1] l’honneur à ce point,
- que tu me prennes l’honneur à jamais ?
- Oh dis, Père !
- vois dans mon âme :
- calme ta fureur,
- dompte cette rage !
- Et montre-moi clair
- l’obscur forfait,
- qui contraint ton cœur en courroux
- à maudire l’enfant le plus cher !
Wotan.
(sombre)
- Songe à ton acte —
- lui seul t’explique ta faute !
Brünnhilde.
- A ton vouloir
- j’obéissais.
Wotan.
- T’avais-je dit
- de lutter pour le Wälsung ?
Brünnhilde.
- Ainsi tu disais,
- seul maître du Choix !
Wotan.
- Mais ce décret
- pourtant je te le repris.
- ↑ Var. : Ai-je à l’honneur
- manqué tellement,