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Fricka.
- Non pas ! ton vouloir
- règle seul tous ses actes :
- défends-lui donc Siegmund vainqueur !
Wotan.
(en proie à la plus véhémente lutte intérieure)
- Je ne puis pas le perdre :
- il prit mon glaive !
Fricka.
- Retire le charme,
- et brise le fer :
- Siegmund soit désarmé !
Elle entend l’appel joyeux des Walkyries, jeté par Brünnhilde du sommet de la hauteur ; Brünnhilde apparaît elle-même, avec son cheval, à droite, sur le sentier des rochers.
Fricka.
- Voici ta vaillante enfant :
- fière et gaie elle accourt.
Wotan.
(sourdement, à part)
- Mon ordre pour Siegmund l’arma !
Fricka.
- Mon honneur sacré
- d’épouse éternelle
- par elle soit gardé !
- Raillés des humains,
- déchus du pouvoir,
- tous les Dieux vont à leur fin,
- si mon droit royal
- n’est pas pleinement
- vengé par ta fille aujourd’hui.
- Que Siegmund tombe à ma gloire :
- reçois-je de Wotan serment ?
Wotan.
(se jetant sur une sorte de siège de rocher, avec un violent courroux intérieur et un désespoir effrayant)
- Prends le serment !
(Dès que Brünnhilde a aperçu Fricka du haut du roc, elle a interrompu son chant, et elle a descendu le sentier rocheux,