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- puisqu’en mes bras je t’ai saisie,
- sens mon cœur battre sur ton cœur !
Sieglinde.
(tressaille effrayée et s’arrache des bras de Siegmund.)
- Ha ! qui sort ? qui entre ici ?
La porte du fond s’est ouverte brusquement et demeure toute béante ; au-dehors, nuit splendide de printemps ; les rayons de la pleine lune pénètrent dans la salle et éclairent vivement le couple, qui apparaît ainsi soudain tout baigné de lumière.)
Siegmund.
(dans une extase douce.)
- Nul ne sort —
- quelqu’un entre :
- vois — le Printemps
- rit dans la salle !
(Il l’entraîne avec une tendre insistance vers la couche de repos, où elle s’assied auprès de lui.)
- L’âpre hiver a fui
- [1] le printemps vainqueur,
- d’un doux éclat
- rayonne l’Avril ;
- dans l’air limpide,
- vol suave,
- [2] ses prodiges
- sont bercés ;
- aux bois, aux plaines,
- vont ses souffles,
- large ouvert
- son œil sourit :
- des chants d’oiseaux résonnent
- frais et purs,
- l’air exhale
- un doux parfum ;
- de son sang brûlant jaillissent
- des fleurs joyeuses,
- germe et tige
- éclatent du sol.
- Le charme fort d’Avril
- soumet l’univers ;
- vents et frimas, tout