projet que comme le but principal vers lequel doivent tendre et se concentrer tous mes efforts. Mais si je ne dois pas espérer d’obtenir si promptement la représentation de mes ouvrages, tu m’accorderas bien au moins qu’avant peu je pourrai être fixé sur la question de savoir si mes compositions seront acceptées ou non par les directions théâtrales. Eh quoi ! tu ris encore ! Ne dis rien ; je connais d’avance l’objection que tu médites, et je vais y répondre à l’instant. Je suis bien persuadé qu’ici encore j’aurai à lutter contre des obstacles sans cesse renaissants ; mais enfin ces obstacles, en quoi peuvent-ils consister, après tout ? Uniquement dans la concurrence. Les plus grands talents se trouvant réunis ici, chacun à l’envi vient offrir ses œuvres ; or, il est du devoir des directeurs de soumettre ces œuvres à un examen sévère et consciencieux ; la lice doit être impitoyablement fermée aux médiocrités, et il ne peut être donné qu’aux travaux d’un mérite avéré d’avoir l’honneur d’être choisis entre tous. Eh bien ! cet examen, je m’y suis préparé, et je ne demande aucune faveur, sans en avoir été reconnu digne. Mais en dehors de cette concurrence, que pourrais-je encore avoir à redouter ? Me faudrait-il craindre par hasard de me trouver, ici comme en Allemagne, dans l’obligation d’avoir recours à des voies tortueuses pour me procurer l’entrée des théâtres royaux ? Dois-je croire que, pendant des années entières,
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DIX ÉCRITS DE RICHARD WAGNER