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de bien quand je peux parler naturellement, et je ne puis le faire qu’avec lui. Il m’est et me demeure tout dévoué. Je suis souvent touché, quand je surviens par derrière, de voir quelle peine secrète il se donne sans cesse pour moi. Il est alors tout triste si je lui dis : « Cela ne servira pourtant à rien ! « Mais, avant son départ, je veux lui donner une joie en lui disant que vous m’avez chargé de lui souhaiter le bonjour…

Maintenant il s’agit de se remuer pour combler l’effroyable déficit de mes concerts. On me propose de donner trois fois le même concert à Bruxelles, à des conditions qui m’assurent un petit bénéfice. Je serai bien forcé de le faire. Préparez-vous à recevoir de là de mes nouvelles. On me parle aussi de Londres. C’est bien triste ; mais vous savez que je ne peux pas mourir encore…

Et maintenant il vaut mieux que je termine, amie : je vois avec évidence que plus rien de bon ne sortira de ma plume et déjà j’ai trop tiré sur la corde. Je suis du moins un peu soulagé d’avoir recommencé à vous écrire : merci à vous qui m’avez valu cela ! Mille amitiés à Otto et aux enfants. Dites-moi comment vous allez tous ! De fidèle affection,

à vous.
R. W.