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ma cause. Pour la soutenir, il est entré au Courrier du Dimanche.

En Villot, j’ai gagné une tête excellente et fort bien meublée, un esprit fin et clair, libre de tout préjugé. Cet homme, qui déjà vient le marier un fils, est conservateur des Musées du Louvre et, comme tel, a la direction générale des trésors artistiques. Dans une œuvre gigantesque, qui lui a coûté quinze années de travail constant, il a écrit une histoire des collections du Louvre…

Figurez-vous maintenant que cet homme, longtemps avant de faire ma connaissance, possédait déjà toutes mes partitions et les a étudiées minutieusement. Il a été tout heureux de pouvoir obtenir des Härtel, dès maintenant, par mon intermédiaire, une partition de Tristan. Il m’a surpris par la netteté de son jugement, surtout quand il apprécie les facultés de sa propre nation, à laquelle il appartient tout à fait pour l’expression, tandis qu’il la dépasse de beaucoup par l’esprit. Sa tête est très belle et très fine. Il m’a invité à voir en détail, sous sa conduite, les trésors du Louvre ; je n’ai pas encore pu profiter de l’invitation, ni de longtemps ne le pourrai !

Parmi beaucoup d’autres, je vous citerai encore le romancier Champfleury, dont je vous ai envoyé la brochure,[1] écrite sous une première

  1. Champfleury, Richard Wagner, Paris 1860.