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tisme : il faut que l’on rie ! Il vous manque la mélodie pour les lieder de Walther : ceci est vraiment une chose indispensable. J’ai fait les vers diaprés la mélodie que j’avais en tête : vous ne pouviez pas vous l’imaginer, il est vrai. Écoutez donc, comme c’est simple ;

[Exemple musical : Mässig (modéré)[1]

Fern mei-ner Ju-gend gold-nen To-ren zog ich einst

aus in Be-trach-tung ganz ver-lo-ren :]

Le peuple n’entend de toute la chose que la mélodie : devinera qui pourra mon secret. —

J’ai lu le poëme pour la première fois à Mayence, le 5 Février, chez les Schott :[2] j’avais dû renoncer à vous le lire avant tout le monde. Mais, afin de trouver une compensation à votre absence, j’écrivis, avant de quitter Paris pour Vienne, à Cornélius[3] —dont vous entendrez parler davantage avec le temps — qu’il devait se trouver le 5 du mois suivant, le soir, chez les Schott, à Mayence, sinon je cesserais de le

  1. « Loin des portes d’or de ma jeunesse, un jour, je m’en suis allé, perdu dans mes contemplations. »
  2. Voir Glasenapp, II, 2, 356.
  3. Cornélius, compositeur ; ami de Wagner.