ordinaires. Les stances du Tasse n’accompagnent
plus le chant comme jadis ; mais les
mélodies sont assurément très vieilles, aussi anciennes
que Venise même et certainement plus
vieilles que les strophes du Tasse, probablement
adaptées dans la suite aux mélodies. Ainsi s’est
conservé dans la mélodie le Vrai éternel, tandis
que les stances, comme un phénomène passager,
ont été absorbées par elle pour, à la longue,
disparaître complètement. Ces mélodies,
profondément mélancoliques, chantées d’une voix
sonore et puissante, que l’eau apporte de loin
et qui vont mourir dans un lointain plus éloigné
encore, ont produit sur moi une impression
solennelle. Sublime ! —[1]
6 Septembre.
Hier, j’ai vu la Ristori dans le rôle de Marie Stuart. Il y a quelques jours, je l’avais vue, pour la première fois, dans celui de Médée, où elle me plut beaucoup, oui — où elle me fit vraiment grande impression. — Virtuosité peu commune ; elle possède une sûreté de jeu que je n’avais encore jamais vu poussée à la perfection comme chez elle. Cependant je reconnus clairement, cette fois, ce qui fait complètement défaut dans son art, parce que cela
- ↑ Comparer R. Wagner : Écrits IX, 92. (sur Beethoven).