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Zurich, pour toute la durée de ma vie. Si cela réussit, je serai délivré des soucis d’une propriété personnelle et, moyennant la seule location, j’arriverai à la jouissance que je cherche. Cette propriété est actuellement louée par une famille Trümpler pour l’été ; il s’agirait de persuader Bodmer de résilier à l’amiable avec ses locataires, et de me céder la propriété pour toute la durée de ma vie ou peut-être pour un terme de dix années.

Pour autant que je sache, les Trümpler occupent la propriété de Bodmer plutôt par tradition que par obligation ; si les Bodmer voulaient nous la céder volontiers, je ne doute point qu’il leur serait facile d’obtenir la renonciation des Trümpler. Il s’agit donc seulement d’intéresser les Bodmer sérieusement à mon désir, et ma femme, que j’ai chargée de s’entendre avec Madame Bodmer, désirerait l’assistance d’une tierce personne, laquelle ferait à Madame Bodmer toutes les recommandations en notre faveur que nous ne pourrions faire nous-mêmes. Cette tierce personne, ce serait, dans la pensée de ma femme, en toute première ligne vous, chère amie. Donc je vous prie instamment de vouloir bien écrire à Madame Bodmer et de chercher à nous gagner ses bonnes grâces. Ma femme croit que, pour y arriver, il serait utile de lui représenter ma grande détresse et mon besoin d’un logis tran-

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