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comme le bien être ou un état d’âme harmonieux, si je vous dis que je suis décidé maintenant à m’abandonner à mon sort, inactif, dans une attente immobile, jusqu’au moment où l’on s’occupera de moi ? Assez ; je suis de nouveau au Schweizerhof, comme en mon dernier refuge, et resterai ici jusqu’à ce qu’on — me flanque à la porte. Je ne dois nullement cela à ma libre volonté ; mais il ne me reste plus autre chose.

Je suis bien vu ici et je pense m’abandonner à la sauvegarde agréable de ce bon renom. En félicitant Myrrha avant-hier, je télégraphiai en même temps à Liszt, pour l’informer que je l’attendais ici. Au lieu de sa réponse, je reçois hier une lettre de la Princesse Marie, m’annonçant ses fiançailles avec un jeune Prince de Hohenlohe et, dans sa tristesse de devoir bientôt quitter l’Altenbourg, me priant de lui laisser la société ininterrompue de Liszt jusqu’en octobre, époque fixée pour le mariage.[1] Ainsi je perds également le charmant prétexte d’attendre mon ami ici. Ed. Devrient m’écrit dans sa dernière lettre qu’il a autre chose à faire qu’à me fixer des rendez-vous.

D’un coup d’oeil je me suis, au Righi-Kaltbad, convaincu qu’il ne faut pas songer à y faire un séjour. Le mauvais temps compléta

  1. Comparer lettre à Liszt, du 19 Août 1859.
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