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85.

Lucerne, 4 Août 59.

Encore quelques mots, rapidement, avant le travail, à la charmante étudiante, de la part de Monsieur le professeur.

Je veux et dois finir samedi, rien que pour la curiosité de savoir comment je me trouverai. Ne m’en veuillez pas si vous me voyez quelque peu surmené : il n’y a rien à faire à cela ! Mais je compte que vous me récompenserez et arriverez bien à temps samedi soir. J’ai quelqu’un chez moi ici,[1] pour lequel je ne joue rien du tout et que je leurre continuellement avec l’espoir de ce jour-là. Le Pilate dépendra alors du temps, et je pense qu’il fera beau, de sorte que nous commencerons l’ascension dimanche après-midi. Pour le reste, nous nous tiendrons à ma proposition, que vous avez d’ailleurs très gracieusement accueillie. Baumgartner ne nous échappera pas ; il est en visite ici pour l’instant et sera de retour à Zurich la semaine prochaine.

Je remercierai, d’une voix éclatante, l’excellent cousin qui a rendu possible mon séjour ici. En attendant j’ai à me battre avec l’ambassadeur de France, qui ne veut point viser mon passe-port. L’indignation causée par cette situation honteusement négligée vis-à-vis du monde

  1. Félix Draeseke, le compositeur. Voir Glasenapp, II, 2, 212.
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