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lied « leidvoll und freudvoll »,[1] et trouvai que cela était manqué ; d’autant mieux le Soldatenlied résista à l’examen : il me fallut le trouver excellent et original, à tel point que je le répétai deux fois en pensée, puis le chantai. Je n’avais pas l’ombre d’une intention : je tombai sur ce lied tout simplement par comparaison avec l’autre. Imaginez-vous maintenant combien je fus étonné, de trouver chez moi votre Kriegslied en rentrant, conçu et rhythmé précisément sur la même mélodie que j’avais préférée à celle du lied « leidvoll und freudvoll ». De même que j’avais critiqué la chanson, je corrigeai le texte, notamment certaine rime mauvaise

« himmelhoch jauchzend
zum Tode betrübt :
glücklich allein
ist die Seele die liebt
 »


que je modifiai ainsi :

« glücklich allein
ist wer Redlichkeit übt
 »,


ce qui ostensiblement sonne mieux.

Donc le Soldatenlied et la musique y adaptée étaient des mieux réussis. Mais, pour l’amour du ciel ! n’allez pas vous sauver, l’un de ces jours et vous enrôler dans l’armée ! Je vous vois déjà servir dans le « génie » !

  1. « À travers joies et peines » (lied de Claire, dans Egmont).
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