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Préface.


La Correspondance de Wagner et de Mathilde Wesendonk est, avec ses lettres à Liszt, le monument littéraire le plus important de cette crise décisive que traverse Wagner pendant ses années d’exil, à Zurich, au lendemain des événements de 1848 et 49, et qui le mène de l’optimisme révolutionnaire le plus enthousiaste, de la foi humanitaire la plus triomphante à un pessimisme douloureusement résigné, à la conviction tragique que l’univers est foncièrement mauvais, que la mort, l’anéantissement absolu est le seul refuge où l’humanité souffrante peut trouver la fin de ses misères. Ces lettres à l’amie dévouée qui comprit mieux que personne l’âme inquiète et passionnée du grand artiste, qui fut pendant plusieurs années la confidente presque journalière de ses projets, de ses espoirs, de ses détresses, n’ont pas seulement un intérêt documentaire de premier ordre pour la biographie de Wagner : elles sont en outre et

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