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France. Il saigna la France. Mais ce fut lui qui en mourut.

Maxime Vuillaume endosse l’uniforme comme tout le monde et, comme tout le monde, il est lieutenant d’emblée au 248*, le bataillon de Longuet. Actions d’éclat : 3i octobre et 22 janvier. Les Parisiens allaient au plus pressé, qui était de défendre Paris contre un gouvernement de la Défense nationale lequel avérait chaque jour son incapacité.

C’est entre la capitulation et le 18 mars que Vuillaume fonda le Père Dachêne, avec Vermersch et Alphonse Hmubert.

Je n’ai pas à raconter l’histoire de ce brandon fameux : Vuillaume le fera mieux que moi. Et puis, mon amitié pour lui ne m’aveugle pas. Autant les excitations du Père Dachêne à la guerre civile me paraissent concevables, autant m’est insupportable le pastiche d’Hébert, dans la forme. Et je vais dire pourquoi.

Vuillaume, Vermersch et Humbert, sortis de la bourgeoisie, des collèges où elle fait élever ses fils, avaient parfaitement le droit et le devoir d’embrasser la cause du peuple ; mais ils n’avaient ni le droit ni le devoir de s’écorcher la bouche en parlant un langage que Blanqui, Delescluze, Pyat, Vallès, Varlin, Vermorel, Flourens et tant d’autres, n’auront pas besoin d’appeler à leur aide pour se faire entendre des faubourgs.

L’expression : descendre au peuple, m’agace. Elle évoque à mes yeux des amateurs passant une blouse et chaussant de grandes bottes, pour pénétrer dans les égouts. J’aime mieux Blanqui ganté de noir, Flourens