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Elle est jolie et mal famée ; Elle a l’œil bleu, grand et moqueur, Et c’est des reines de mon cœui’ Celle que j’ai le mieux aimée !

Je n’oublie pas non plus, rassurez-vous, Vuillaïune, la brasserie de l’Union, la brasserie de la rue Monsieurle-Prince, tenue par Théodore et où se rencontraient avec VaUès encore, avec Coui’bet toujours, avec Verraersch, bien entendu, les poètes Glatigny, Lemoyne, Mérat et d’Hervilly, le dessinateur Félix Régamey, le graveur Cattelain, chef de la sûreté sous la Commune, Castagnary, le criticfue d’art, et Pierre Dupont, de la bouche de qui les chansons ne sortaient plus que comme des louis d’or d’un coffre en ruine.

Et nous terminerons même, si vous voulez, la tournée, par une mention aux cafés, à tous les cafés du Quartier, Huber, Kreber, Hoffmann, d’Harcourt, Soufflet, Rhin, Jeune-France, Salamandre enflu, dit Café des politiques, où venait parfois Vermorel.

Un autre lieu de rendez-vous mémorable était l’imprimerie de la rue du Jardinet, d’où partaient les brûlots, d’où partaient La Rue de Vallès et Le Père Duchêne (le premier) de Maroteau (décembre 1869) dans lequel Vuillaume publiait son premier article.

Ah ! belle jeunesse !… Temps des cerises, des moos et des lilas de la Closerie ! Temps où les amendes et quelques mois de Sainte-Pélagie, infligés par la sixième chambre pour un article, un dessin, un trait, une allusion, épargnaient à des feuilles, éphémères sans cela, la honte de mourir obscures !