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vent frais de sud-est qui nous chassoit rapidement. Le 26 août, nous étions, suivant notre estime, par la longitude de 10½°, à l’est de Ténériffe, ou deux cents cinquante milles au moins à l’ouest du détroit de la Sonde, d’où nous courûmes au nord-ouest, et ensuite plus au nord, vers la ligne, que nous passâmes le 2 de septembre.

Le 30 août, vers les quatre heures et demie du matin, nous apperçûmes, à l’est du ciel, une comète, dont la queue étoit tournée vers l’ouest-sud-ouest de la longueur de huit à dix degrés ; sa configuration étoit celle d’une plume à écrire. Le corps de la comète ressembloit à une étoile de la seconde grandeur ; mais un peu nébuleuse. Sa position étoit entre Orion et le Taureau. D’après notre observation, assez légère à la vérité, sa distance de Vénus étoit de 50° 39′, et du soleil de 95° au moins ; sa juste hauteur au-dessus de l’horison paroissoit être alors de 69°, et sa longitude de 62° 21’. Notre vaisseau se trouvoit par la latitude sud de 3° 52′, et par la longitude d’environ 100°.

Le 14 septembre, à quatre heures du matin, je trouvai que, depuis le 30 août, ou en quinze jours naturels, la comète s’étoit approchée du soleil d’environ 54°, par conséquent