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mosquée où il alloit officier. Curieux de voir cette cérémonie, nous nous rendîmes à midi au fort du Diamant, où nous nous plaçâmes de manière à le voir commodément monter dans son carosse.

Environ midi et demi, le roi quitta son palais, vêtu de sa robe pontificale qui étoit blanche, fort ample, fort longue, et retenue par une ceinture autour du corps. Sa tête étoit coëffée d’un grand turban bleu, et il avoit pour chaussure de grandes babouches brodées en or. Aussitôt que le roi fut monté dans sa voiture, attellée seulement de deux chevaux, le prince héréditaire et son frère, qui étoient vêtus dans le même costume que leur père, placèrent leurs épaules dessous les moyeux des roues de derrière, comme s’ils eussent voulu soulever le carosse ; et restèrent dans cette attitude jusqu’au moment du départ. On menoit devant la voiture le cheval de parade de sa majesté, lequel étoit richement enharnaché. Immédiatement derrière le carosse étoit à pied le prince héréditaire, sous un sambréel, ou parasol de la couronne, et trois autres de ces parasols le suivoient, mais sans qu’il y eut personne dessous. Venoit ensuite le premier ministre d’état, mais sans parasol ; après lui on voyoit le frère du prince