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quelques plats de poisson, de la déserte de notre table, et qu’ils eurent bientôt vidés, en rottant sans discontinuer d’une manière à faire retentir le lieu où nous étions ; ils se racroupirent ensuite sur leurs talons, chacun à sa place. À quelque distance à leur droite étoit assis le second fils du roi, qui paroissoit avoir dix-sept à dix-huit ans, d’une physionomie avantageuse, quoique louchant un peu. Il avoit, à ce qu’on me dit, plus de jugement et d’esprit que le prince héréditaire. On lui fit passer à manger en même tems qu’aux courtisans, mais à part cependant ; et il y avoit à côté de lui une esclave destinée à le servir.

Vers les deux heures, nous nous levâmes de table et prîmes congé du roi, qui nous accompagna jusqu’à la porte du fort, suivi du prince son fils, au son du gomgom, des trompettes et d’autres instrumens de musique. Lorsque nous fûmes sortis de la porte, le roi prit congé de nous et rentra dans son palais. Nous retournâmes dans nos voitures au fort de Speelwyk, par le même chemin que nous avions pris en partant.

Le surlendemain, on nous fit savoir que le roi devoit sortir ce jour-là du fort dans ses habits pontificaux, pour se rendre à la grande