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robe, à la façon des Mores, d’une étoffe tissue en or, appelée soesjes, qu’on fabrique à Suratte. Cette robe lui descendoit, pour ainsi dire, jusqu’aux pieds ; les manches, qui étoient larges au-dessus du coude, colloient étroitement sur l’avant-bras, où elles se trouvoient fermées par une rangée de petits boutons d’or.

Dessous cette robe, il portoit une chemise blanche et une espèce de pantalon qui lui tomboit jusqu’aux talons. Il avoit pour chaussure des bas blancs et des babouches ou souliers à la turque recourbés par le bout. Sa coëffure consistoit en un petit bonnet rond se terminant un peu en pointe, d’une étoffe violette garnie de galons d’argent. Derrière le fauteuil du roi se tenoit une des femmes de sa garde, qu’on relevoit de tems à autre : elle portoit à la main un grand cris d’or massif, dans un fourreau du même métal, qu’elle tenoit par fois élevé en l’air. À sa droite et à sa gauche étoient assises par terre deux autres femmes esclaves, dont l’une étoit chargée de sa boëte à tabac et de celle au bétel, qui étoient d’or et fort grandes : elle les lui offroit, quand il les demandoit, enveloppées dans un mouchoir de soie. La femme qui étoit de l’autre côté tenoit un crachoir, également