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ces meubles on avoit placé des chaises de bois de noyer dans le goût européen.

Aussitôt que nous fûmes assis autour de la grande table, les courtisans du roi et son premier ministre, qui étoit à leur tête, allèrent s’asseoir vers le bas de la salle les jambes croisées, sur une grande natte de rotin qu’on avoit étendue par terre. Lorsque le roi nous eut introduit dans la salle, il fût se placer sur une chaise élevée, au haut bout de la table. Le commandant étoit assis à sa gauche, avec le visage tourné du côté des fenêtres, et à côté de lui étoient le délégué de la Compagnie et les autres hommes de notre société. À la droite du roi, de l’autre côté de la table, se trouvoit d’abord la première reine, mère du prince héréditaire ; à côté de celle-ci la femme du délégué ; ensuite la seconde reine ; après cela venoit la seconde dame de notre société ; puis la troisième reine, suivie d’une autre dame ; enfin, la quatrième reine et le jeune fils du délégué.

Les deux premières reines paroissoient être déjà d’un certain âge ; mais les deux autres étoient plus jeunes, et avoient une physionomie assez agréable, quoiqu’un peu brune. Il y avoit cependant parmi les esclaves des femmes beaucoup plus jolies et beaucoup plus