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palais d’un roi, ce qui ne me donna pas grande idée de l’intérieur. Après l’avoir passée, nous arrivâmes dans une grande salle de cinquante-cinq à soixante pieds de long, d’environ trente pieds de large, et d’une assez grande élévation. La voûte étoit ceintrée en planches, et les murs paroissoient avoir été blanchis autrefois, mais ils étoient fort sales alors. Le pavé étoit carrelé en pierres rouges carrées. Au nord on avoit percé trois fenêtres et deux grandes portes, qui donnoient sur l’intérieur de la cour, lequel offroit également un aspect peu agréable.

La porte par laquelle nous étions entrés se trouvoit au bout inférieur de la salle. À l’autre bout, vis-à-vis de cette porte, il y en avoit une autre par laquelle on passoit dans les appartemens intérieurs du palais. Près de cette dernière porte, il y avoit un canapé couvert de satin jaune, et une espèce de lit garni de portes ; le tout en lacque de la Chine. Plus vers le bas étoit placée une table longue couverte d’un tapis jaune à fleurs rouges. Sur cette table se trouvoient trois plats d’argent ciselé avec des feuilles de siri, de l’arec, et tous les ingrédiens nécessaires pour la préparation du pinang. Contre le mur étoient adossées deux consoles à dessus d’un beau marbre ; et entre