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diers de la garnison accompagnoient la voiture du commandant, laquelle étoit précédée aussi et entourée par des gardes du roi.

Dans cet ordre nous nous rendîmes, par le Pascébaan, devant le pont-levis du fort du Diamant. Là nous descendîmes de voiture et passâmes le pont, au-delà duquel nous trouvâmes les gardes du roi, armés de javelots et postés sur deux haies, depuis le pont jusqu’à la porte du fort. Ils avoient tout le haut du corps nu, avec une simple toile de coton bleue ou noirâtre, passée autour des reins et ensuite entre les cuisses, de manière que les bouts en tomboient à mi-jambes.

Pendant que nous traversions cette milice, on jouoit du gomgom et d’autres instrumens indiens. À la porte du fort, nous trouvâmes le roi, qui prit le commandant et un autre délégué de la Compagnie par la main, et les introduisit ainsi dans son palais. Nous les suivîmes à pas lents. Dans l’intérieur, nous trouvâmes d’autres gardes sous les armes, qui nous reçurent au son du tambour ; tandis que deux trompettes, à la livrée du roi et postés à la porte d’entrée, nous régaloient d’une fanfare bruyante.

Cette porte étoit fort sale, et ressembloit plutôt à l’entrée d’une prison qu’à celle du