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nement aussi que ceux qui se hasarderoient à faire quelque ordure sur le tombeau même en seroient sur-le-champ punis par une mort subite.

Suivant leurs légendes, ce saint s’étoit promené à pieds secs sur la mer en présence d’un grand nombre de Musulmans ; il pouvoit passer aussi plusieurs jours de suite sans prendre aucune nourriture. Près de ce tombeau est un bel arbre bien touffu, autour duquel monte du cubèbe.

Peu de tems après notre arrivée à Bantam, nous fîmes demander une audience au roi, qui désigna le 27 du mois de mai pour notre réception.

Ce jour étant arrivé, le roi nous envoya trois de ses courtisans richement vêtus à la mode de Java, pour venir prendre les personnes qui dévoient composer cette espèce d’ambassade, à la tête de laquelle se trouvoit le commandant de Bantam. La garnison du fort de Speelwyk prit les armes et forma deux haies, par lesquelles nous passâmes, depuis la maison du commandant jusqu’à la porte du fort. À l’autre bout du pont-levis, nous trouvâmes trois carosses du roi, conduits par des cochers européens, ayant pour livrée des habits jaunes à fleurs rouges. Douze grena-