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En se tenant sur une espèce de tertre qui se trouve vis-à-vis de ce bâtiment, on entend un écho qui répète jusqu’à cinq et six fois fort distinctement tous les mots qu’on prononce.

Un autre jour nous allâmes visiter le tombeau d’un des principaux saints du pays, situé à une lieue de la ville sur une monticule d’environ deux cents pieds de hauteur. Près de là est un petit bourg appelé Bodjo-Nagare, dans le voisinage d’une petite rivière qui vient s’y jeter dans la mer. Il s’y tient tous les samedis un bazar ou marché, où l’on vend des comestibles, des fils de coton, du coton en nature, et plusieurs autres productions du pays. Sur le sommet de cette monticule, qui, d’après le saint, porte le nom de Vounong-Santri, est le tombeau en question, lequel est construit en briques, et peut avoir un pied d’élévation au-dessus du sol. Aux deux bouts du tombeau sont deux pierres rondes de trois pieds de haut, en forme de colonnes, que les Javans enveloppent d’une pièce de toile de coton blanc. Tout autour règne une muraille en pierres blanches, un peu plus élevée que le tombeau. Le peuple du pays a une grande vénération pour ce lieu saint, et ne laisseroit pas impuni les obscénités qu’on oseroit commettre dans les environs ; il croit bon-