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dionale de l’île de Sumatra, pays conquis par le roi de Ban tara, et qui donnent tous les ans une grande quantité de poivre.

Bantam fournit encore deux autres postes, de deux hommes chacun, dans le royaume de ce nom ; savoir, l’un à Anjer ou Aniar, et l’autre à Jeritte. Ces postes servent principalement à surveiller les navires qui y arrivent, dont ils font passer sur-le-champ les noms, et ceux des endroits dont ils viennent au commandant de Bantam, qui en donne connoissance au gouverneur-général de Batavia. Cela s’observe pour les vaisseaux des nations étrangères comme pour ceux des Hollandois même.

Le lendemain de notre arrivée, on mit à terre les caisses remplies d’argent que nous avions à bord ; nous nous défîmes aussi d’une partie de notre lest, et le 15 mai nous chargeâmes soixante-dix mille livres de poivre, qu’on prit dans les magasins du roi situés près de la rivière, après qu’un de ses serviteurs les eut fait peser par parties de deux cent cinquante livres, en présence de huit à neuf de ses inghebées, ou princes, qui y veillèrent avec la plus grande attention, sous l’inspection d’un employé de la Compagnie et d’un de mes officiers, afin de prévenir toute fraude.

Après que ce poivre eut été pesé, on le