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du chez le roi de Bantam, qui, lui ayant trouvé certaines connoissances dans le génie, le chargea de bâtir ce fort, après qu’il eut embrassé la religion mahométane. Comme ce fort est masqué par les cocotiers qui remplissent la ville, on ne l’apperçoit que lorsqu’on en est bien près, si ce n’est du côté du Pascébaan où rien n’en intercepte la vue.

On arrive au château par un pont-levis placé au-dessus du fossé. Aussitôt qu’on a franchi ce pont on voit à la droite un grand hangard carré, couvert d’un toit et ouvert par devant et sur les deux côtés. C’est là où l’on couronne le prince héréditaire. À la gauche sont les écuries du roi, et ses remises, bien garnies de chevaux et de quelques carosses, dont la Compagnie ou ses gouverneurs ont fait de tems en tems présent au roi, et parmi lesquels il y en a d’un goût fort antique. En avant de ces écuries, on a bâti un hangard dans lequel est placé le gomgom du roi, dont je parlerai ailleurs.

Ensuite se présente la porte du fort, près de laquelle il y a jour et nuit un piquet composé d’un officier et de vingt-quatre hommes. Près de là on voit le corps-de-garde, et à environ vingt pas plus loin est le palais, auquel on donne le nom de dal’m, ce qui en langue