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cessaire pour l’entretien et les réparations de ce fort et de son artillerie, qu’un de ses prédécesseurs a fait établir à la fin du dernier siècle.

La Compagnie hollandoise y tient une garnison de cent trente hommes avec un capitaine, et trois officiers subalternes, sous le prétexte de veiller à la conservation du roi ; mais dont le véritable but est de se tenir assuré de sa personne. Aucun de ses sujets, de quelque rang qu’il soit, pas même ses fils, ne peut s’approcher de lui, sans que le soldat factionnaire à la porte d’entrée en donne connoissance au capitaine de garde, qui de tems en tems doit en instruire le commandant de Speelwyk. Il est défendu aussi à tous les Javans et autres Indiens de passer la nuit dans le fort.

Le château est entouré d’un fossé, mais qui ne sauroit être d’un grand secours contre les attaques d’un ennemi européen, étant totalement dégradé, et se trouvant en plusieurs endroits, pour ainsi dire, à sec. Au-dessus de la porte on lit sur une pierre que ce fort a été construit par un certain Henri Louwrentz, natif de Steenwyk. Cet homme, après avoir déserté du service de la Compagnie, pour quelque faute qu’il avoit commise, s’étoit ren-