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temple. Au reste, on m’a assuré qu’il ne contient autre chose que des bancs et une espèce de chaire dans laquelle le roi remplit quelquefois lui-même l’office de pontife, ainsi que je le dirai ci-après.

Le palais du roi, placé à l’ouest du Pascébaan, est bâti dans l’intérieur de la forteresse qu’on appelle le Diamant. Il forme un carré long de huit cent quarante pieds en longueur, sur une largeur d’environ la moitié de cette étendue. Chaque angle est garni d’un bastion et de plusieurs demi-lunes, qui avancent sur les côtés. J’y comptai soixante-six pièces de canon de bronze, presque toutes vieilles et d’un gros calibre. Il y en avoit quelques-unes qui portoient les armes de Portugal ; mais celles-ci étoient le moins en état de servir. Il y en avoit aussi d’autres marquées aux armes d’Angleterre, et cinq ou six de métal, qui me parurent de douze livres de balle, qui avoient été coulées par les Javans. Celles-ci étoient garnies de quatre forts anneaux de fer, pour empêcher qu’elles ne crevassent. Les quatre principaux bastions sont tournés vers les quatre points cardinaux de la boussole. Les murs, à la hauteur de quatorze ou quinze pieds, sont construites d’une pierre fort dure. C’est le roi qui doit payer tout ce qui est né-