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donner ce nom à des cabanes construites de roseaux entrelacés, enduites d’argile et couvertes de feuilles) étant dispersées ça et là sans ordre et sans régularité, au milieu de cocotiers et d’un jardin qu’entoure une clôture de bambou fendu ; de sorte que chaque habitation se trouve parfaitement isolée de ses voisins.

À un quart de lieue de la ville, du côté des montagnes, il y a une grande plaine ouverte nommée le Pascébaan, vers laquelle conduisent trois chemins (car on ne peut leur donner le nom de rues, auxquelles ils ne ressemblent point), qui partent de la ville à l’ouest de la rivière.

À l’est de cette plaine coule la rivière ; une partie de la ville est située au sud ; au nord on voit la mosquée royale, et le palais du roi se trouve à l’ouest. Au milieu du Pascébaan est placé un bel arbre, dont les branches s’étendent au loin en tout sens, et procurent une agréable fraîcheur. Sous cet arbre est un tombeau couvert d’une grande pierre bleue, dans lequel est enterré un des rois de Bantam, que les habitans vénèrent comme un saint personnage. De l’autre côté de l’arbre, on trouve un bâtiment élevé sur des pieux de dix à douze pieds de haut, et couvert en tuiles. Ce bâti-