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tés sont garnis de pilotis jusqu’au fort de Speelwyk ; mais on n’en prend aucun soin, quoique cela seroit cependant bien nécessaire pour empêcher que cette rivière ne se comble de sable. Lorsque l’eau monte de cinq à sept pieds, ce qui est la plus forte marée, les petits bâtimens indiens peuvent y entrer.

Cette rivière, quoiqu’elle porte le nom de rivière de Bantam, n’en est cependant qu’une branche. La véritable rivière se partage au-dessus de la ville en trois bras, dont celui-ci est le bras du milieu ; les deux autres se jettent des deux côtés dans la mer, à environ un mille et demi de la ville.

La ville de Bantam est située dans une plaine spacieuse que bornent de grandes et hautes montagnes qui courent au sud, dont je ne puis déterminer la profondeur ; mais je me rappelle que je m’y suis promené pendant une heure sans en appercevoir la fin. Les voyageurs parlent de murs qui, selon eux, entourent la ville du côté de la mer, et qui lui servent de fortifications ; mais je puis assurer que je n’en ai point vu, si ce n’est le fort du Diamant, où se trouve le palais du roi. On arrive dans Bantam sans qu’on s’en doute, et l’on croiroit être plutôt dans un bois de cocotiers que dans une ville ; les maisons (si l’on peu