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demeurent quelques pêcheurs. La mer fournit ici en abondance plusieurs espèces de poissons aux habitans de Bantam, et entre autres le kaalkop, qui a beaucoup de rapport avec notre merlus d’Europe, et qu’on regarde comme le meilleur. C’est au fond de la baie qu’est située la ville de Bantam, à un quart de lieue de la mer ; des deux côtés elle est baignée par une rivière qui descend des montagnes : elle est à treize milles ou environ de Batavia.

La communication par terre entre Batavia et Bantam est fort difficile, à cause des épaisses forêts et des marais qui séparent ces deux villes, et qu’il seroit dangereux de vouloir traverser, du moins pour les Européens. C’est pour cette raison que l’on fait ce voyage par eau, en saisissant, autant que possible, les vents de large et de terre, qui chassent avec une extrême vitesse, de côté et d’autre, les légères embarcations des Indiens, qu’on appelle ici vliegers. On m’a assuré qu’ils font quelquefois ce trajet en moins de quatre heures.

La rivière de Bantam est peu considérable, n’ayant à son embouchure que dix à douze toises de large. Elle est également peu profonde ; de sorte qu’à la basse marée, on peut à peine y introduire la chaloupe ordinaire d’un vaisseau de la Compagnie. Les deux cô-