Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des possessions de la Compagnie ; et il n’étoit pas question de cela dans ce moment.

Nous mîmes à la voile au jour prescrit, savoir le 10 du mois de mai. Nous avions à bord dix caisses contenant 50,000 réaux, qui devoient servir à payer au roi de Bantam le poivre qu’il alloit nous livrer.

À deux heures après midi, nous mouillâmes sous l’île d’Onrust, parce que le vent de mer, qui fraichissoit beaucoup, nous étoit contraire.

Le lendemain, à la pointe du jour, nous remîmes à la voile ; et le soir nous jetâmes l’ancre proche de l’île appelée de Groote-Combuis (le Grand-Fougon) ; que nous quittâmes le 12, au matin. Vers les trois heures de l’après-midi, nous mouillâmes devant la ville de Bantam, près d’une petite île qu’on nomme het Hollands Kerkhof (le Cimetière des Hollandois).

Le golfe ou la baie de Bantam, compris entre le cap du même nom et celle de Pontang, est une belle rade sûre pour les vaisseaux. Cette baie est parsemée d’un nombre infini de petites îles, qui forment un aspect fort agréable pour ceux qui y mouillent. Toutes ces îles sont inhabitées, excepté celle Poulo-Panjang, ou l’Île-Longue, qui est la plus grande et où