Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Sumatra, et de l’autre l’île du Prince. Je parlerai plus particulièrement de ces lieux dans mes Observations à la suite de ce voyage.

Vers le soir, nous étions à peu de distance de l’île de Kraketouw. Comme le vent se changeoit en une tempête venant de l’ouest, et que le ciel étoit sombre par de fortes pluies, nous résolûmes de nous laisser flotter jusqu’à la pointe du jour. Le lendemain, ayant fait voile, nous nous trouvâmes à midi sous l’île de Travers (Dwars in den Weg), où il nous vint à bord le capitaine d’un vaisseau stationnaire de la Compagnie qui mouilloit alors dans le port d’Anjer. Je le chargeai d’une lettre par laquelle je donnois connoissance de mon arrivée au gouverneur-général de Batavia. J’écrivis également au commandant de Bantam pour le prier de nous envoyer des provisions fraîches pour l’équipage. Nous mouillâmes, vers les onze heures de la nuit, sous la pointe de Bantam, près de l’île de Panjang.

Le lendemain nous reçûmes à bord les provisions que j’avois demandées : elles consistoient en un vieux buffle, dont la chair étoit fort coriace, quelques mauvaises herbes et quarante poulets, qu’on n’a pas moins porté sur les comptes de la Compagnie pour la somme de cent florins.