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plats, et la chaleur étoit alors insupportable, le thermomètre allant souvent à 88°, sans que l’air fut rafraîchi par le moindre zéphir. Tout cela, joint aux averses que nous essuyions, rendit beaucoup de monde malade, et emporta même, en peu de tems, quelques hommes de l’équipage, parmi lequel se trouva le second pilote. Moi-même je fus attaqué, pendant dix à douze jours, d’une colique intestinale ; de sorte que le premier pilote se vit obligé de veiller jour et nuit, d’autant plus que les autres hommes de l’équipage n’étoient guère en état de remplir leur besogne, ayant à peine quelque connoissance de la boussole.

Ce ne fut que le 15 mars que nous atterrîmes : à huit heures du matin, nous apperçûmes les hautes terres de la côte occidentale de Sumatra ; et vers le midi nous reconnûmes la Pique de l’empereur, qui est une haute montagne en pointe. Nous trouvâmes ici, par la boussole de variation, que, depuis le 16 février, les courans nous avoient fait dériver de soixante milles à l’ouest ; tandis qu’autrement ils portent le plus souvent, pendant cette saison, vers l’est.

Le 16 à midi, nous nous trouvâmes dans le détroit de la Sonde, ayant d’un côté la pointe