Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/61

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux milles, elle ressemble à une forêt flottante d’arbres toujours verds, d’environ un demi-mille de long. Elle est située par la latitude sud de 3° 45’, comme le portent quelques observations. Suivant notre atlas maritime, il y a deux récifs, l’un au sud et l’autre au nord ; mais, comme en passant à une mille au nord de l’île, nous sondâmes par la profondeur de cent cinquante brasses sans trouver de fond, il semble que les observations qu’on a faites relativement à cette île ne sont pas fort exactes ; quoique nous ayons vu cependant, d’après notre estime, courir des brisans à un quart de mille au nord de l’île.

Nos contretems n’étoient pas encore à leur terme ; nous avions tous les jours à essuyer des calmes et des vents contraires, accompagnés de grands orages ; de sorte que le ciel paroissoit quelquefois tout en feu. Nous éprouvions aussi souvent de terribles coups de mer qui ne duroient guère plus d’une heure, pendant lesquels il étoit impossible de porter nos voiles ; et lorsque nous hasardions par fois de faire route par ces grains, nous courions le danger de perdre nos perroquets et même nos mâts. Après que ces bourrasques étoient passées, nous avions ordinairement des calmes