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de nous laisser flotter au gré du vent. Nous eûmes de tels coups de mer qu’à neuf heures du soir toutes les fenêtres de la cabane du capitaine furent brisées en pièces, ainsi que leurs volets ; ce qui nous donna beaucoup d’eau : nous y parâmes autant qu’il nous fut possible en tendant une voile devant notre arrière. Ce gros tems dura jusqu’au 12, que la mer n’étoit plus qu’arioléé ; ce qui nous permit de porter nos voiles.

Nous échappâmes heureusement à cette bourrasque, sans avoir souffert un bien grand dommage à nos mats et à nos agrès ; mais nous trouvâmes de nouveau que notre pain et nos voiles avoient reçu beaucoup d’eau dans les soutes.

À cette hauteur nous vîmes flotter une grande quantité d’herbes, qu’on trouve presque toujours au sud des îles de Saint-Paul et d’Amsterdam, et qui, outre la variation de l’aiguille aimantée, laquelle décline ici au-delà du 19°, servent (dans le cas qu’on n’ait pas apperçu ces îles) à indiquer qu’on les a déjà passées et qu’elles sont à l’est du vaisseau.

Nous fûmes retenus dans le voisinage de ces îles par un gros tems et des vents contraires jusqu’au 14, que nous vîmes encore une fois