Page:Voyage par le Cap de Bonne-Espérance à Batavia, à Bantam et au Bengale, en 1768, 69, 70 et 71.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la variation de l’aiguille aimantée à cause du tems brumeux qui nous avoit empêché de voir le soleil. Nous eûmes cependant le bonheur de trouver la latitude sud ; ce qui nous permit de remarquer que nous étions exactement à la hauteur de cette île. Dans l’après-midi et au soir, le ciel étoit chargé par les continuelles pluies qui tomboient, de sorte que nous avions peu de jour ; cela m’obligea de tenir route vers l’est-sud-est, pour éviter l’île de Saint-Paul ; ce qui nous réussit. Sans cette précaution, nous aurions immanquablement donné à la côte pendant la nuit ; car à dix heures et demie, ou à la cinquième horloge du premier quart, nous l’apperçumes un moment de fort près, comme si elle eût pendu au-dessus de nous, mais au lof du vaisseau ; de sorte que nous pûmes nous en éloigner sur-le-champ, en tirant vers le sud vent arrière, jusqu’à ce que nous nous en trouvâmes à la distance de deux milles ; après quoi nous dirigeâmes de nouveau vers l’est.

L’île de Saint-Paul, et celle d’Amsterdam, qui gît à quinze milles au nord de celle-ci, sont les deux seules îles connues dans cette immense mer du Sud en-deça du tropique du Capricorne. Elles ne sont pas grandes, mais assez élevées, particulièrement celle de Saint-Paul, qu’on