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car il étoit trés-foible ; mais heureusement il ne céda pas. Le vaisseau continuoit à faire eau de plus en plus, ce qui étoit occasionné par les efforts qu’il faisoit contre les grosses houles ; de sorte que nous dûmes nous tenir, pour ainsi dire, continuellement aux pompes.

Le 25, vers le soir, le vent commença à baisser, et la mer devint plus maniable. Nous mîmes par conséquent vent arrière, pour faire route vers l’est, et continuer notre voyage.

Lorsque le calme fut rétabli, nous trouvâmes que toutes nos voiles de relais étoient mouillées dans la soute, et qu’une grande partie de notre pain se trouvoit humide et gâté. La plupart des joints entre le bord et le pont étoient ouverts, de manière à pouvoir passer la main entre quelques-uns. Nous y pourvûmes le mieux qu’il nous fut possible dans la position où nous nous trouvions alors.

Le 10 janvier 1769, nous vîmes une grande quantité d’hirondelles de mer ; et, vers le soir, des phoques, des foux et des oiseaux riverains noirs ; ce qui nous fit conjecturer que nous n’étions pas fort loin de l’île de Saint-Paul ; quoique, suivant notre estime, nous devions nous en trouver encore à quatre-vingt milles. Depuis deux jours nous n’avions pu observer