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reux que lorsque nous gravîmes la montagne, puisque alors nous pouvions du moins nous cramponer aux arbustes, ce qui nous étoit maintenant impossible, si ce n’est en descendant à reculons, ainsi que nous étions forcés de le faire ; et il nous paroissoit plus dangereux encore, pour ne pas dire tout à fait impossible, de nous laisser glisser sur les pierres détachées et anguleuses qui couvroient par-tout notre route. Nous arrivâmes enfin, à deux heures et demie, à une plate-forme qu’on rencontre aux deux tiers de la hauteur de la montagne en descendant. C’est une longue table de pierre unie par laquelle se précipite la petite rivière que forme le filet d’eau qu’on trouve dans la grotte dont j’ai parlé.

Après que nous nous fûmes reposés pendant quelque tems dans cet endroit, et nous être désaltérés avec cette eau fraiche, nous poursuivîmes notre route par un chemin beaucoup plus facile que celui que nous avions pris le matin pour arriver à cette hauteur ; et nous nous trouvâmes rendus au Cap à quatre heures de l’après-midi. Ce soir-là même et le jour suivant, il nous fut, pour ainsi dire, impossible de faire usage de nos bras et de nos jambes, tant nous étions exténués d’avoir fait cette course.