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il y a, entre ces rochers, des endroits couverts d’une terre pierreuse, dans laquelle nous vîmes plusieurs espèces de fleurs qui nous étoient inconnues : quelques-unes de ces fleurs avoient un parfum délicieux, tandis que d’autres jetoient une odeur désagréable. Malgré toutes les peines que nous prîmes pour découvrir l’emplacement des étangs qu’on dit avoir subsisté sur ce plateau, nous n’avons rien trouvé qui put servir à nous en indiquer l’existence ; mais nous découvrîmes une eau douce et agréable, d’une teinte jaune, qu’y laissent les nuages épais dont la montagne de la Table est couverte lorsque le vent souffle du sud. Cette eau servit à nous désaltérer quand nous fûmes parvenus sur le plateau ; car nous avions négligé de prendre avec nous de l’eau du Cap, et nous étions tous exténués de fatigue et de soif.

On rencontre aussi, dans plusieurs endroits, où il n’y a que fort peu de terre, une espèce d’herbe ou plutôt de jonc, dont les feuilles sont fort pointues ; elle vient assez haut, et se trouve entremêlée des fleurs dont nous venons de parler. Vers le sud et le sud-est, la Table forme un talus remarquable ; mais vers l’extrémité la montagne offre une pente rapide de plusieurs centaines de pieds, laquelle est hé-