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affreux à voir que le côté de la montagne par lequel nous étions parvenus sur sa cime ; il nous offroit l’idée d’une haute muraille hors de son à plomb. Quelque effrayante que put nous paroître cette route, il fallut cependant nous soumettre à la suivre pour descendre, puisqu’il n’y a pas d’autre chemin.

L’air étoit extrêmement sec et frais sur la cime de la montagne, quoique le soleil fut brillant et que nous y fussions en été ; il fit même ce jour-là un tems fort chaud au Cap, où le thermomètre se trouvoit à 80°. Nous jugeâmes à propos de faire arracher par les esclaves que nous avions pris avec nous des arbustes et des herbes sauvages pour en faire un feu autour duquel nous nous assîmes pour prendre notre repas.

Après nous être reposés pendant quelque tems, nous fîmes en nous promenant le tour d’une partie du plateau, ce qui nous prit plus d’une heure et demie. Ce plateau n’est pas tout à fait uni ; on y trouve ça et là des pointes de rochers qui l’interrompent, mais dont la plus haute cependant n’a pas au-delà de six pieds d’élévation. Dans plusieurs endroits même le terrain n’est composé que de rochers dont la disposition irrégulière offre l’image des vagues de la mer. Au nord-est et sud-est,