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qui a plus de mille pieds de hauteur, ressembloit à une plaine unie. Mais le plus beau point de vue étoit celui de la baie de la Table (Tafel-baai), avec l’île des Phoques (Robben-eiland), laquelle est placée dans son centre, et qui ne nous parut pas avoir plus de deux pieds de diamètre, quoiqu’il faille employer trois quarts-d’heure pour en faire le tour. Ce n’étoit qu’avec beaucoup de peine que nous distinguions les mats des vaisseaux qui mouilloient dans la baie ; mais il nous étoit impossible d’en discerner les agrès. Les chaloupes et autres petits bâtimens ressembloient à autant de points noirs. L’île des Damans (Dassen-eiland), qui est à huit milles au moins du Cap, et dont les terres sont fort basses, s’offroit néanmoins fort distinctement devant nous. La ville du Cap, sur laquelle notre vue plongeoit verticalement, ressembloit à un petit tertre carré, dont nous appercevions bien l’ensemble, mais sans pouvoir distinguer les maisons, si ce n’est foiblement l’église ; le fort étoit un peu plus visible, parce qu’il se trouve à quelque distance de la ville. Il est impossible de dire dans quel cercle circonscrit tous ces objets et les terres environnantes se présentoient à nous, à cause de la grande hauteur où nous étions. Rien de plus