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distance de là, il commencent à devenir plus rude et plus escarpé, en montant le long de la croupe étroite de la montagne de la Table, laquelle finit à peu près à moitié de sa hauteur, c’est-à-dire, là où elle est à pic. Les habitans du Cap donnent à cet endroit le nom de krants (guirlande). Nous y fîmes halte à quatre heures et demie du matin, le soleil commençant alors à se lever. Aux deux côtés de cette croupe de la montagne sont des précipices profonds et escarpés. À la droite couloit, en murmurant sur des cailloux, un petit ruisseau qui prend sa source sur le plateau de la montagne de la Table, et qui fournit une bonne eau fraiche aux habitans du Cap. La croupe même de la montagne se trouvoit presque partout couverte de bois taillis qui servoit autrefois de retraite aux animaux sauvages ; mais aujourd’hui il n’y en a plus ; du moins n’en avons nous pas apperçu la moindre trace.

Jusqu’alors le chemin ne nous avoit pas paru fort pénible ; mais il n’en fut pas de même par la suite : le sentier que nous suivions devenant alors plus roide, et si étroit que souvent il n’étoit que de six pieds de large. Il y avoit même plusieurs endroits à franchir qui étoient, pour ainsi dire, totalement à pic. À la gauche nous avions des rochers entassés