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L’administration de la justice est confiée à un conseil particulier. En matière civile on peut en appeler de ses jugemens au conseil de justice de Batavia ; mais au criminel cette cour a le droit de condamner à mort, et de faire mettre sur-le-champ ses jugemens à exécution.

Les punitions sont ici fort rigoureuses, sur-tout pour les délits que peuvent commettre les esclaves orientaux. En 1768, j’en ai vu punir un qui avoit incendié une maison. Après qu’on lui eut arraché la chair en huit endroits différens du corps avec des tenailles rouges, il fut roué vif, sans donner le moindre signe de douleur pendant tout le tems de cette cruelle exécution, laquelle dura plus d’un quart d’heure. On y condamne aussi les criminels au supplice du pal, dont j’ai parlé dans mes observations sur Batavia. Dans l’intérieur des terres il y a des baillifs qui ont le droit de faire arrêter les malfaiteurs, mais ils ne peuvent prononcer aucun jugement.

La garnison que la Compagnie tient au Cap consiste en quatre cents hommes ou environ. Les bourgeois et les cultivateurs sont également formés en compagnies.

F I N.