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pour la première fois, ainsi que me l’ont raconté des vieillards qui avoient vu cette époque, à laquelle beaucoup de monde fut enlevé par ce fléau. Le Cap n’en fut plus attaqué avant l’année 1755 ; il en mourut alors deux mille deux cents personnes. En 1765 et 1766 elle se déclara pour la troisième fois. On prétend qu’elle y fut apportée alors par un esclave indien qui se trouvoit à bord d’un vaisseau qui retournoit en Europe. Elle ne se montra pas aussi dangereuse cette fois que les deux premières, mais elle continua a régner jusqu’en 1769. Pendant cette dernière contagion une personne du Cap fit inoculer deux de ses enfans, dont l’éruption ne se fit qu’au bout de quarante-quatre jours après l’insertion ; mais les suites en furent néanmoins fort heureuses. C’est le seul essai de cette espèce qu’on ait fait jusqu’à présent au Cap.

La plus grande chaleur que j’ai trouvée ici sur le baromètre de Fharenheit a été de 87°, et la moindre après-midi de 68°. Le baromètre monte et descend fort rapidement : c’est ordinairement par le vent de sud-est qu’il monte, et il descend par celui de nord-ouest.

La différence entre la haute et la basse marée est ici d’environ trois à quatre pieds.

Les ducatons d’argent, qui valent aux In-