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guère au-delà de quarante-deux sols de Hollande ; et, pendant mon dernier voyage, la livre de bœuf ne revenoit qu’à un demi-sol. Un septier de froment ne valoit qu’environ quatre florins. On paie le vin ordinaire trois sols à trois sols et demi la bouteille. La bierre y est peu en usage, quoiqu’il y ait une brasserie à quelque distance du Cap, dont la bierre est assez bonne. Mais tout ce qui tient au vêtement, devant venir d’Europe ou des Indes, est fort cher. Les draps d’Europe sur-tout y donnent un grand bénéfice.

Les principales maladies qui règnent au Cap proviennent des rhumes qu’occasionnent les fréquentes variations de l’air dans le même jour ; mais on n’y entend guère parler de la dyssenterie, des fièvres malignes et des autres maladies qui naissent des grandes chaleurs et des mauvaises exhalaisons : elles ne sont connues que dans l’hôpital seul. La petite vérole a fait depuis peu, pour la troisième fois, d’affreux ravages au Cap. Les habitans qui n’avoient pas eu cette cruelle maladie s’étoient réfugiés dans l’intérieur des terres, où on ne la connoît point encore ; de sorte que la ville ressembloit à un endroit abandonné. Au commencement de ce siècle la petite vérole étoit ignorée ici ; c’est en 1713 qu’elle s’y déclara