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n’ont-ils aucune connoissance de ce qui se passe dans les autres parties du monde, que ce qu’ils apprennent des marins qui arrivent chez eux j’en ai connu à qui il étoit impossible de faire comprendre qu’il y avoit quelque part une meilleure contrée et une plus belle ville que le Cap. Les deux sexes sont habillés à la hollandoise ; mais les femmes ont plus de luxe et de coquetterie qu’on ne devroit en attendre dans un endroit aussi isolé du reste de la terre.

Le caractère général des habitans, et sur-tout celui des cultivateurs, est franc et hospitalier : rien ne leur coûte pour recevoir le mieux qu’il leur est possible ceux qui viennent leur faire visite ; mais il règne parmi les bourgeois du Cap une grande jalousie ; ce qui rend bientôt leur compagnie insupportable aux étrangers. Ils ne peuvent vaincre leur penchant à la médisance, souvent même ils s’abandonnent aux plus noires calomnies.

La plupart des maisons du Cap subsistent du commerce qu’ils font avec les vaisseaux qui viennent y mouiller, ou à loger les officiers de marine. Le prix ordinaire d’un appartement est d’un rixdaler par jour pour chaque personne. D’ailleurs, les vivres y sont à fort bas prix. Un bon mouton bien gras ne coûte