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cessaires pour former une colonie à cette pointe de l’Afrique. Riebeek, à son arrivée au Cap, y fît sur-le-champ construire, en terre et en bois, un fort auquel il donna le nom de Keer-de-Kou ; avec des bâtimens pour loger son monde et emmagasiner ses munitions.

Cette colonie a répondu parfaitement au but qu’on s’est proposé en l’établissant : elle est considérée aujourd’hui comme une des principales possessions de la Compagnie des Indes orientales.

Un grand nombre de Protestans, réfugiés de France en 1685 pour cause de religion, contribua beaucoup à peupler cette colonie naissante et à la défricher. Pour faciliter l’exploitation des terres, la Compagnie leur fit distribuer des instrumens aratoires, des bestiaux et des vivres, sous la condition de lui en restituer la valeur au bout de quatre ans. Sur trois cultivateurs de la colonie il y en a deux au moins dont le nom indique qu’ils sont d’origine françoise. On en trouve beaucoup, entre autres, qui portent les noms de Villiers et de Roti.

La fécondité des femmes qui, sous ce climat salubre, donnent rarement moins et souvent plus de douze enfans à leurs maris, a été