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j’ai mangé de la chair d’un de ces animaux, qui, à ce que me dit le gouverneur, avoit pesé plus de deux mille livres. Je l’ai trouvée fort bonne ; la graisse sur-tout est d’un goût agréable, et ne cause jamais d’aigreurs. Quand on ignore que c’est de la chair d’hippopotame qu’on mange, on la prendroit pour de l’excellente viande de bœuf.

Il ne manque point de gibier ici, tels que lièvres, bécasses, chamois, etc. Ces derniers sont délicieux à manger, et sont regardés comme la meilleure venaison de ce pays.

La mer fournit en abondance toute sorte de poissons aux habitans du Cap, parmi lesquels il y en a de fort bons.

En nous rendant de l’île Robben sur la rade du Cap, nous rencontrâmes un grand poisson qui flottoit sur le dos, et dont le ventre s’élevoit à cinq pieds ou environ au-dessus de l’eau. Il nous parut avoir au moins vingt pieds de long. Les circonstances ne me permirent pas d’y envoyer une chaloupe, quoiqu’il ne fut éloigné qu’à environ deux cents pieds du vaisseau ; sans quoi j’aurois cherché à m’en rendre maître.

Le pays fourmille de toutes les espèces d’insectes qu’on trouve dans les contrées chaudes. Les habitans sont fort tourmentés sur-tout