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moutons, qui sont plus forts que ceux d’Europe et dont la chair est bien meilleure. Leur queue, qui n’est qu’une pelotte de graisse, pèse jusqu’à cinq livres et même plus. Ils n’ont point de laine, mais une espèce de poil assez rude. On y éduque aussi des moutons d’Europe, dont la race se multiplie assez, mais pas autant néanmoins que celle du pays.

Les animaux sauvages de cette contrée sont le lion, le tigre, le léopard, le buffle et le singe : ils se tiennent aujourd’hui fort éloignés du Cap, où on ne les voit que rarement. Le loup est le seul animal sauvage qui s’y montre de tems à autre, mais cela seulement pendant la nuit.

On prend quelquefois des zèbres, qu’on conduit vivans au Cap ; mais quoiqu’apprivoisés, ils ne perdent pas leur naturel farouche, et ne peuvent souffrir aucun autre animal avec eux, sans le mordre et lui lâcher des ruades.

Il y a aussi des autruches, dont les œufs se paient deux ou trois sols la pièce. On en prend pour le voyage ; ils sont excellens dans la pâtisserie. Un de ces œufs fournit autant que vingt œufs de poule.

On trouve par fois des hippopotames dans les rivières. Je n’en ai pas vu de vivant ; mais